dimanche 11 mai 2014

Nouveau-Né, Georges De La Tour

Nouveau-Né, Georges de La Tour,
1652 Lunéville, Musée de Rennes,
Saisie Révolutionnaire sur une collection d'émigré.



http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.bretagne-musees.fr/var/ezwebin_site/storage/images/collections-et-dossiers/les-chefs-d-aeuvres/nouveau-ne/2152-1-fre-FR/Nouveau-ne_billboard.jpg&imgrefurl=http://www.bretagne-musees.fr/Les-musees/ILLE-ET-VILAINE/Rennes/Musee-des-Beaux-Arts-de-Rennes/Nouveau-ne&h=623&w=764&tbnid=P7xdIoGFUuiw8M:&zoom=1&tbnh=90&tbnw=110&usg=__ms_0ioZlVuIISINYthuOMtsuwjU=&docid=Qzfk8b34Ze5-0M&client=firefox-a&sa=X&ei=zpVvU572HPOb1AXCjoH4Cw&ved=0CFMQ9QEwBA
                                                                                                                                               Le Peintre et son environnement

Georges De La Tour naît le 14 Mars 1593 dans une famille de négociants à Vic Sur Seille, qui est situé à proximité de Metz, sous la protection des autorités francaises.
Il se marie le 2 Juillet 1617 avec Diane le Nerf d'une famille de notables locaux de Lunéville, dans la même région, où il va s'établir peu après.

                 De sa formation de peintre nous ne savons pas grand chose . A t'il effectué ou non le traditionnel voyage à Rome ? En 1627  la colonie des lorrains regroupe près de 6 000 personnes dans la cité pontificale.( Cf "ABCclaire de George de La Tour", Editions Flammarion, 1997, P 102 )   Est il passé par l'atelier de Bellange, peintre (1575  _1617 ) qui a profondément marqué toute cette génération de peintres lorrains ? On peut au moins constater que sa peinture  témoigne de l'influence de Caravage ( 1573_1610 ) notamment ce qu"on appelle la catégorie des " Nuit " ( qui regroupe entre autres " Le Nouveau- Né" , " "Le reniement de Saint Pierre" (1650, 120/160 , Nantes, Musée des Beaux Arts )) et que l'on distingue d'autres tableaux dans l'oeuvre de La Tour  , tel que " Le tricheur à l'as de Trèfle", Date indéterminée, 96/ 155, Fort Worth, Kimbell Art Muséum, USA) qui représentent des scènes en plein jour.
La carrière de De La Tour sera une rapide ascension puisqu'il s'établit en 1620 à Lunéville avec des lettres d'exemption signé du Duc Henri II qui l'assimile en partie à un noble et qu'il parviendra à se faire désigner en 1639 " Peintre ordinaire du Roi ".

 
Après sa mort son oeuvre tombera dans un relatif anonymat . Ce n'est qu'à partir de sa redécouverte par l'historien d'art Hermann Voss dans le début du XX ème Siècle . La paternité de ses toiles lui est rendu . 

" Qu'un tel peintre soit resté aussi longtemps inconnu, c'est que nul n'étais mûr pour recevoir ses confidences ". Elie Faure, Histoire De l'Art, L'Art Moderne I, (1ère édition en 1921) P214 dans l'édition Folio essais de Mars 1988 )

     Son oeuvre s'inscrit aussi dans le cadre de la contre Réforme
amorcé depuis le Concile de Trente qui s'est déroulé de 1545 à 1563. Celui ci était destiné à répondre à la montée du protestantisme,
avec la création de l'ordre des Jésuites et des dominicains .
De La Tour, dont on pense qu'il était lettré, pourrait avoir été marqué par l'oeuvre de Jean De La Croix, théologien espagnol  qui appele les fidèles à retrouver Dieu dans son coeur, avec la nécessité de passer par la Nuit, le dépouillement, l'ascèse.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_la_Croix

http://www.carmel.asso.fr/-Doctrine-de-Jean-de-la-Croix-.html


Par ailleurs ce choix d'une Nativité n'est pas anodin. Dans l'histoire de l'Art ce choix fait date puisque c'est la première représentation d'un nouveau né dans l'histoire de la peinture mais le sujet est sensible aussi pour son auteur qui a perdu certains de ses enfants.



                            L'oeuvre



      Deux femmes, l'une de profil, l'autre de face . La première au double menton attestant de son âge,portant une tunique  ceint par une bande noire , de sa main droite tient de seulement trois doigts, pouce, annulaire et auriculaire une bougie tandis que sa main gauche semble épouser le mouvement de la flamme en la dissimulant a moins qu'elle ne s'apprête a moucher la bougie. La seconde aux traits plus délicatement dessiné et aux yeux mi clos eux aussi portant une tunique rouge évoquant la perte de la virginité, les douleurs de l'enfantement. Cette robe est ceint par une bande  marron. On décèle plus qu'on ne voit dans ce clair obscur entretenu par le peintre sa coiffe.  Elle porte un nourrisson emmailloté. Sa main gauche est saisie dans le mouvement au point que l'on ne saurait dire si elle relâche sa pression sur son enfant ou si elle va l'accentuer. Ce nourrisson semble dormir.

On peut tout d'abord constater l'austérité de ce tableau, point d' auréoles, nul anges ou archanges. Seulement la peinture.

Certains ont pu voir dans ce tableau celui de la mort du Nouveau-Né. On peut interpréter ainsi le fait que ce nourrisson n'ouvre pas les yeux, la sérénité des deux femmes en deuil, le geste de la main de la femme de profil qui voudrait éteindre la flamme, symbole de vie, le relâchement de la main de la mère sur ce corps mort.

Cette hypothèse n'est pas la seule . Décentrons notre regard et concentrons nous sur le véritable personnage principal
de ce tableau, la bougie ou ,pour être plus exact, la flamme. Nous réalisons alors ce qui fait la singularité de cette peinture.
Cette flamme est dérobée aux regards puisque la femme de profil la dissimule de sa main droite. Pourtant c'est sa lumière
qui éclaire toute la scène. Ce tableau est donc bâtie sur la présence/absence d'une figure.

     C'est cette absente qui compose toute la mise en lumière de ce tableau. C'est par son entremise que la main de l'ainée étend son ombre bienveillante sur le nourrisson. C'est elle qui n'éclaire qu'en partie le visage de la mère. Ce que représente cette flamme c'est la vive lumière de l'Esprit Saint devant qui la mort est à la fois présente et vaincue.

Pour finir permettons nous de citer René Char, résistant qui saluait ainsi le peintre auteur du tableau du Prisonnier. ( Qu'on reconnait maintenant être celui de Job et sa femme,vers 1640_1645 Huile sur toile, 145 X 97 cm Musée départemental d'art ancien et contemporain d'Epinal )
Il garda durant toute la guerre dans son repaire une reproduction de cette peinture .


" Reconnaissance à George De La Tour qui maîtrisa les
ténèbres hitlériennes avec un dialogue d'être humains "

( Cf " Feuillets d'Hypnos" )
 
http://www.educnet.education.fr/louvre/ecriture/char2.htm
     Reconnaissance à Georges de La Tour qui maîtrisa les ténébres hitlériennes avec un dialogue d'êtres humains.    Reconnaissa  Reconnaissance à Georges de La Tour qui maîtrisa les ténébres hitlériennes avec un dialogue d'êtres humains. nce à Georges de La Tour qui maîtrisa les ténébres hitlériennes avec un dialogue d'êtres humains.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire