jeudi 5 septembre 2013

Appel citoyen contre l'incitation au viol sur Internet


 

Je publie ici une Tribune rédigée par un collectif féministe constitué de blogueuses, blogueurs, militant



Incitation au viol sur un site de coaching en séduction


Nous, militantes féministes et citoyennes, avons récemment dénoncé un site de coaching en « séduction » appelé Seduction By Kamal (1) comme incitant au viol.
Seduction By Kamal est un site d'apprentissage des techniques de « pick up artist », à savoir « artiste de la drague ». Il s'agit de techniques de « drague » et de conseils en matière de sexualité. Le site est gérée par la société SBK Coaching, et génère du profit grâce à la vente de livres numériques (« e-books »).
L'indignation s'est focalisée sur un article violent en accès libre et gratuit. Intitulé « Comment Bien Baiser : les 3 Secrets du Hard SEXE » (2), il nous apparait en réalité comme une incitation au viol, particulièrement toxique en raison de l'aspect éducatif du site.
Nous estimons que les propos sont explicites : pour bien « baiser », l’important est de ne pas tenir compte du consentement de sa « partenaire ». Une capture d'écran est conservée ici. Les extraits les plus choquants sont cités ci-dessous, dans la lettre au Procureur, ainsi que chez la blogueuse Diké (3).
Cet article a été écrit par Jean-Baptiste Marsille, rédacteur web, auto-entrepreneur et écrivain (4). Le directeur de publication du site se fait appeler Kamal (5).
Il ne s’agit pas d’un petit blog isolé. D'après son créateur, ce site reçoit 20 000 visiteurs par jours, le chiffre d’affaire de la société « SBK Coaching» est de l’ordre de 10 000 euros par mois (6). Sa page Facebook est suivie (« likée ») par près de 17 000 personnes. Nous notons aussi que les frais de fonctionnement du site semblent peu élevés, compte-tenu des avantages fiscaux de la Pologne par rapport à la France (7), et du caractère dématérialisé des publications électroniques vendues.
Malgré de multiples sollicitations depuis octobre 2012, Kamal n’a jamais réagi. L’article était toujours en ligne à l'heure où nous écrivons cette lettre.

Depuis 2012, cet article a également été signalé en vain au Ministère de l'Intérieur (www.internet-signalement.gouv.fr). Pourquoi la loi n’est-elle pas appliquée ? Est-ce un problème managérial (manque de moyens pour traiter tous les signalements) ou un problème culturel (mauvaise formation et sensibilisation des agents du Ministère à la misogynie en ligne et à la culture du viol) ?

Nous joignons donc à cette tribune une plainte au Procureur de la République concernant le délit d'incitation au viol en ligne sur la page signalée.

Appel aux autorités et aux acteurs du web : stopper la misogynie en ligne


Ceci dit, notre objectif n’est pas de nous focaliser sur ce seul type de site Internet à la marge, mais sur l'ensemble de la misogynie globalement répandue sur l'espace Internet, et trop tolérée.
De nombreux agresseurs et leurs complices se sentent autorisés, en toute impunité, à exhiber sur Internet leurs infractions misogynes (viol, agression, non-assistance à personne en danger, recel de médias à caractère pédo-criminel...). Leurs victimes sont réduites au silence ou humiliées à l'échelle planétaire, subissant la reproduction perpétuelle de leurs agressions sur les réseaux sociaux.
Comment les Internautes peuvent-ils encourager un tel laxisme envers des criminels, et une telle sévérité envers les victimes ? Certainement à cause d'un amalgame toxique entre sexualité et violence érotisée (culture du viol) combinée à une mauvaise appréciation du sexisme sur Internet, perçu à tort comme “virtuel”. 
Or le sexisme en ligne n'a rien de virtuel : le harcèlement subi par des personnalités connues comme par des adolescentes anonymes (ou qui auraient voulu le rester), le racolage des mineures par les pédo-criminels ou les proxénètes, l'omniprésence des images de femmes hypersexualisées et objectivées, dans les contenus personnels, journalistiques, culturels et commerciaux – clichés parfois pris à l'insu du sujet, l'humour sexiste qui alimente la tolérance envers le sexisme, les discours vindicatifs, stéréotypés et dégradants à l'égard des femmes, tout ceci est bien réel.
Ailleurs, sur le web anglophone notamment, des voix se sont élevées pour exposer l'ampleur de la misogynie sur Internet, et exiger des actions concrètes pour y mettre fin. Ainsi la campagne #FBRape a permis un début de dialogue avec Facebook, dans le but d'améliorer les systèmes d'identification et de modération des discours de haine misogyne (8).

Côté français, l'incitation à haine, à la discrimination ou à la violence est interdite par la Loi sur la liberté de la presse, article 24 (9). Nous exigeons que l’alinéa 7 soit appliqué, à savoir que l’incitation à la violence en raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap soit réellement pénalisée.
Nous demandons également une modification de l’alinéa 6 de cette même loi (concernant l'incitation à la discrimination et à la haine) pour qu'il soit étendu au sexisme. Actuellement seules sont concernées les discriminations et la haine motivées par des raisons ethniques, raciales ou religieuses.
Enfin, nous appelons les pouvoirs publics à mettre en place une plateforme dédiée au signalement de sites misogynes, à la sensibilisation des acteurs du web sur le sujet, et à l'accompagnement des victimes de discrimination, de haine ou de violences misogynes sur Internet.

Nous appelons également les entreprises du web ou présentes sur Internet à mettre en place des pratiques éthiques pour lutter contre le sexisme sur Internet, en coopération avec la société civile.

Collectif féministe et citoyen

Plainte au Procureur


Paris, le 05/09/2013
Lettre R.A.R.
Monsieur le Procureur de la République,
Nous, citoyennes, tenons par la présente à vous signaler les faits délictueux visés par l’article 24 de la Loi sur la Liberté de la Presse qui punit de "cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ceux qui (…) auront directement provoqué, dans le cas où cette provocation n’aurait pas été suivie d’effet, à commettre l’une des infractions suivantes : les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne et les agressions sexuelles définies par le livre II du code pénal".
Sur le site Seduction By Kamal, cette page (URL : www.seductionbykamal.com/comment-bien-baiser - captures d’écran ci-joint) intitulée "Comment Bien Baiser : les 3 Secrets du Hard SEXE" constitue une apologie du viol et une incitation à la violence contre les femmes. Quelques extraits explicites :
·      "Montrez-lui qu’elle n’a pas vraiment le choix"
·      "Attaquez sa poitrine"
·      "créer rapidement une image du mec qui sait ce qu’il veut et qui l’obtient quand il veut".
·      "vous décidez [...] tout est entre vos mains (ou vos cuisses devrais-je dire)"
·      "perdre tout contrôle de la situation est un "turn on" majeur pour les femmes".
·      "appliquez-vous à aller en profondeur et à ne stopper la cadence que quand VOUS le décidez ! Elle se plaint ? Pas pour longtemps ! C’est un phénomène naturel de rejet de l’autorité, mais une fois cette barrière franchie, elle s’abandonnera à vous et vous demandera de la défoncer [...] c’est ça en fait la véritable notion du fameux "BIEN BAISER".
·      "Imposez votre puissance".
·      "Donnez des ordres et soyez inflexible. Ne lui demandez pas gentiment si, éventuellement, vous pourriez avoir une fellation et éjaculer dans sa bouche… La décision est prise, retirez-vous et faites la descendre vers votre sexe afin d’affirmer votre posture."
·      "Si seulement vous saviez combien de femmes rêvent de se faire démonter par un inconnu au chibre géant".
·      "Cette méthode est relativement efficace quand on rencontre une inconnue qui nous ramène chez elle. Si elle en arrive là, c’est sans doute parce qu’au fond, ce qu’elle veut, c’est tirer un coup."
·      "Ne lui demandez pas si vous pouvez la pénétrer comme un animal sauvage, faites-le !"
·      "il vous suffit [...] de laisser parler vos envies, sans vous restreindre. Prenez le contrôle du rapport sexuel et pensez que votre masculinité passe par des coups de boutoir infligés."
·      "ne vous refusez rien".
Nous avons signalé ce lien à internet.signalement.gouv.fr sans aucune conséquence concrète.
La présente faisant valoir ce que de droit.
Copie à
- Monsieur Manuel Valls, Ministre de l'Intérieur
- Madame Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des femmes,
- Madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice
- Haut Conseil à l'Egalité entre les Femmes et les Hommes
- Observatoire des Inégalités
- Le Monde
- Le Figaro
- Médiapart
- Rue 89
- Libération
- Les Nouvelles News
- Slate
- Fédération Nationale Solidarité Femmes
- Signalement publié sur internet par une dizaine de blogs

le 05/09/2013




Sources et liens cités dans l'appel :

lundi 2 septembre 2013

Lison

Avec du talent un jour je vous raconterais une histoire et ce sera un roman. Celui d'une grève avec des salariés en lutte contre leur patron et en fait ce sera un peu l'allégorie ( ou la métaphore, j'hésite un peu ) du salariat en lutte contre le patronat.
                 
             Dans mon roman il y aura des personnages. Ce qui est somme toute assez courant.  Mais les miens, tu ne les pas pas rencontré ailleurs.

 






Lison


 



Lison ce sera un personnage important aussi dans le roman.


       Elle sera  intérimaire dans l'usine.  Parce que dans ce canton de quelques 10 000 habitants il y a dans la même commune, 5 agences d'intérims. Oui je sais que ce n'est pas crédible ce genre de choses, que des entreprise puissent autant prospérer sur la précarité. ceci, bien sûr n'arrive pas.

Donc Lison sera intérimaire le temps de ses vacances scolaires, avant de reprendre la fac' de sociologie en je ne sais pas encore quel année , parce que sa bourse ne lui suffit pas pour payer son logement, sa bouffe, ses bouquins, ses fringues, espérer sortir. Ces étudiants sont insatiables Chaque semaine elle recevra par la poste son nouveau contrat. A la fin de ses vacances elle aura de quoi tapisser avec une partie de son studio, qui en a besoin d'ailleurs. Chaque semaine elle attendra le vendredi pour savoir si elle revient le lundi, une sorte de suspense quoi.
Chaque Week end, pour se remettre un peu elle écoutera du Electrelane.








Pendant toute cette période dans cette usine qui sera un peu sa première expérience du monde du travail ce sera un peu un apprentissage. Pas tant des claques dans la gueule, il aurait fallu que les choses se manifestent plus clairement pour cela. Non plutôt de la bruine, ou du crachin .
( Oui la Bretagne partage avec la Normandie la chance d'avoir autant de termes pour désigner la pluie que disons le banlieusard francilien pour désigner un embouteillage. Après nous être lâchement abandonnés aux clichés pour apporter de la respiration à ce récit reprenons nous )
Donc ce crachin insidieux dont on se dit qu'il ne mérite même pas parapluie ou capuche et qui vous laisse pourtant ruisselant au bout de même pas une heure. Pour lison pareil, tout un ensemble d'éléments, de détails, d'ambiances et de situations qui vous imprègnent insidieusement. Le temps qui passe et qui laisse tout un poids de lassitude sur les corps, ces corps comme rouillés, ces esprits résignés et ces espoirs qui ne se formulent même plus, un champ des possibles devenu un terrain vague, Ouvrier a au moins l'avantage d'être un tantinet plus débarrassé de certains artifices du salariat, la force de travail mis au service de l'entreprise moyennant salaire. Donc  à la fin du compte Lison  conclut comme le Mr là Oh dis donc les classes sociales existent encore


bit.ly/uPZ81Obit.ly/uPZ81O


           Donc de tout cela, comme une vibration de colère qui lui reste en tête, mais parfois les colères veulent se rendre disons utile et passent au militantisme, la politique. donc peut être mais suspense.

Peut être aussi entre Lison et Mehdi quelque chose ?   Là dessus il ne faut pas s'avancer et je ne partage pas le point de vue de l'auteur quand il écrit " et Lison était avant tout une femme ouverte d'esprit et certains de ses collègues disaient " pas que d'esprit " avec des sourires égrillards ".
Je trouve que vraiment de tels digressions n'ont aucun intérêt dans ce roman.
D'ailleurs pendant la promotion du livre un des critiques lui dira dans une émission que c'est quand même plutôt déplacé dans ce genre de roman social d'avoir des remarques égrillardes
et là l'auteur lui dira " non Mr. C'est une licence poétique " et il l'aura mouché.
D'ailleurs le lendemain Mehdi dira à un de ses collègues


" Tu as vu hier soir à la télé comment l'auteur l'as mouché le critique ? "

" Ah non. Je regardais Secret Story 5 "

Mais l'essentiel c'est surtout que Lison sera un peu le double de l'auteur dans le roman dans sa recherche de transcrire par écrit ce que c'est que la condition ouvrière, dans un roman, français, au XXI e Siècle. Ce qui n'a peut être pas l'air mais n'est pas facile, facile.
D'ailleurs comme par hasard et c'est vrai que c'est un tantinet appuyé, au même moment Lison découvrira l'oeuvre de Annie Ernaux, de La Place à Les Années

http://2.bp.blogspot.com/-BsxdPFK5RPY/TVUbvi60rJI/AAAAAAAAA_k/En8WLUZmWi0/s1600/ernaux.jpg





Et tout ce qu'elle charrie, de la découverte du poids de l'héritage, tout cet ensemble de comportements et d'habitudes que les parents inculquent sans même y prendre garde à leurs enfants, du dilemme qu'il y a où trahir cet héritage en prenant ou tentant de prendre l'ascenseur social par le biais de l'école républicaine où à trahir les espoirs familiaux en restant dans sa classe, sa caste, sa condition. Une sorte de va et vient entre la praxis et la théorie, genre style quoi.

D'ailleurs dans le roman il y aura des passages entiers de La Place qui seront tout bonnement recopiés.  Ce qui sera un peu critiqué dans une des 327 ème émissions de télés ou de radios qui seront consacré à ce roman.

Oui je sais 327. Moi aussi je trouve que ça surprend. Mais au bout de la 300 ème émission il y aura comme une lassitude dans le public vis à vis de ce livre. Ce qui est décevant, je le conçois.

D'ailleurs Jérôme Garcin dira dans un Masque Et La Plume

" Quand je vois qu'il y a si peu d'émissions pour parler de cet ouvrage qui secoue le carcan du roman traditionnel, je suis affligé. Je suis donc le seul à vouloir secouer le carcan du roman traditionnel ? "

Et là dans le public une main se dressera pour dire

" Mais t'embête pas Jérôme. Carcan il y en a pour un il y en a pour tous "


Ce sera l'auteur qui sera venu assister à l'enregistrement du Masque et et la Plume et qui aura fini la promo de son livre un peu torché comme un coing quand même.

Mehdi



Avec du talent un jour je vous raconterais une histoire et ce sera un roman. Celui d'une grève avec des salariés en lutte contre leur patron et en fait ce sera un peu l'allégorie ( ou la métaphore, j'hésite un peu ) du salariat en lutte contre le patronat.
                 
             Dans mon roman il y aura des personnages. Ce qui est somme toute assez courant.  Mais les miens, tu ne les pas pas rencontré ailleurs.



        
D'abord il y aura Mehdi, Mehdi Melkoni. Mehdi Melkoni c'est un salarié, mais pas comme les autres. Tout d'abord il aurait lu Bourdieu un peu, il se serait syndiqué à la CFDT. Ce serait un peu un salarié militant, tu vois. D'ailleurs il aurait aussi un blog sur Skyblog   " pour ceux qu'on oublie peu à peu et qui gardent au fond d'eux quelque chose qui fait mal, qui fait mal " et d'où il tenterait de faire la révolution, mais en secret. Il écouterait aussi à fond les Clash pour exprimer son envie de révolte, chez lui.


Mehdi en arabe ça doit vouloir dire Prophète, donc c'est un peu signifiant  et ça donne tout de suite une dimension messianique au personnage. D'ailleurs à un moment, lison lui parlerait de " Germinal" mais Mehdi répondrait que ce roman " malgré d'indéniables qualité de récit, ne prend pas en compte l'externalisation croissantes des ressources humaines dans le management actuel. C'est quand même un peu chiant " ce qui montre qu'il y a des nuances dans le personnage. Mais s'ajoute à cette dimension le fait que tu peux faire des vannes avec ce nom, genre ses collègues qui lui disent le lundi matin
"
Mehdi moi alors , t'as tiré ta crampe ce Week end ? "
Et ça
c'est une super astuce parce que ça permet de faire respirer le roman.
Milan Kundera le dit dans un addendum à "l'Art du Roman" . "En vrai le roman c'est un peu comme une chaussure sur le pied du lecteur. Faut lui permettre de respirer. Donc les chaussures offrent des petites ouvertures "
http://www.chaussure-hommes.com/wp-content/uploads/2011/08/rentr%C3%A9e-2011-Kickers-Geox-Clarks1.jpg

Donc Mehdi c'est aussi une astuce qui permet de faire plein d'ouvertures dans le roman.
D'ailleurs les critiques ils diront à la parution du roman
" on peut saluer l'astuce du romancier qui a trouvé un nom qui est à la fois signifiant et permet de faire respirer le roman par de petits calembours à la portée du lecteur ".

Donc Mehdi, ce serait un peu le meneur du mouvement. Celui qui catalyserait les aspirations et les luttes de salariés pour les inscrire dans une perspective plus large. Mais c'est lui qui ferait les cafés dans le local du CE aussi,
parfois.

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